Si une fête mérite d’être vécue en Italie, c’est bien le
carnaval. Si celui de Venise est le plus connu, il ne faut pas oublier que
d’autres villes italiennes organisent aussi des réjouissances pendant quelques
jours. C’est le cas de Milan. Pendant 3 jours vous pourrez voir des enfants
déguisés sur la place du Duomo (tant
remplie de confetti et cotillons qu’on dirait qu’il a neigé), des clowns blancs
avec des chapeaux de gendarme londoniens et des orchestres avec des clarinettes
bleues ! Vous ne pourrez donc pas résister à l’envie de participer vous
aussi à cet engouement généralisé et serrez tentés d’acheter un petit masque à
5 euros.
petit arlequin et petite princesse |
il neige des confetti |
arrivée en trombe des clowns blancs |
Mais d’où vient cette fête ?
Comme quasiment toutes les fêtes des pays latins, le
carnaval est une tradition chrétienne. Avant d’entrer dans la période maigre du
Carême, les chrétiens célébraient le mardi gras, en mangeant, buvant et se
divertissant. Ils faisaient des réserves en quelque sorte. Cette fête prenant
de l’ampleur, des premières règlementations sont apparues, notamment à Venise.
En 1094, le doge Vitale Fallier autorise le carnaval, les masques, les jeux et
spectacles uniquement entre le 26 décembre et le mardi gras à Venise. Cette
période était marquée par une abondance de spectacles (dont la torture
d’animaux comme des oies, taureaux, chats), de pièces de théâtre (et tout
particulièrement de la comedia dell’Arte), de feux d’artifice… et autres
traditions plus ou moins drôles et impressionnantes. Les jeunes gens s’amusaient à jeter des œufs
pourris sur les femmes les moins bien déguisées. Cette pratique humiliante fut
interdite par décret en 1268. En revanche, la tradition du vol de l’ange (descente
par un funambule sur une corde reliant le haut du la basilique Saint Marc au
balcon du palais ducal) a été maintenue pendant de longues années.
bauta et tricorne |
En ce qui concerne les costumes, ceux-ci rivalisent
d’imagination. Moulé dans de l’argile et fabriqué en papier mâché, chacun est
unique. Cependant les classiques demeurent. Les hommes portent la bauta, un
masque blanc à la mâchoire anguleuse qui déforme la voix et dissimulait les
bijoux des plus riches. Accompagné d’un tricorne, le costume procure un effet
assez effrayant et imposant !
moretta |
Les femmes se parent le plus souvent de la moretta, un
masque noir de velours, ovale, surmonté d’un chapeau à large bord. Ce masque
était maintenu en place par un petit bouton que les femmes mordaient. Cela
avait donc deux conséquences : rendre le personnage encore plus mystérieux
et les empêcher de parler, pour la plus grande joie de leurs maris. En effet,
le carnaval est le lieu des débordements en tout genre, du libertinage, de
toutes les folies et des jeux de hasards, rendus possibles par le port du
masque. L’anonymat et l’abolition des barrières sociales crée une atmosphère
excitante, laissant place à l’excès de liberté et le relâchement des règles de
bienséance.
Ces attitudes immorales sont bien entendues dénoncées par l’Église
et le pouvoir. C’est pour cela qu’à partir du XIIIe siècle des lois viennent
limiter la débauche. Tout d’abord il est interdit de sortir masqué en dehors de
la période du carnaval, puis d’aller masqué dans les églises et les lieux de
jeux de hasard. Cela n’empêche pas Venise d’attirer toujours plus de
public ! Les personnages de la comedia dell’arte , Arlequin,
Pantalon, Polichinelle, Brighella, Colombine, Scaramouche et Pierrot se jouent
bien de ces règlementations. Au XVIIIe siècle, le carnaval bat son plein avec
des périodes pouvant atteindre 6 mois ! Mais en 1800, attristé par cette
immoralité et effrayé par les masques, Napoléon fait interdire le carnaval à
Venise. Celui-ci ne sera remis au gout du jour qu’en 1970 par une bande
d’étudiants. Depuis, celui-ci attire toujours plus de touristes.
touristes français |
Pour l’avoir vécue pendant une soirée, je vous assure que
cette fête vaut la peine d’être vécue. Même si certains vous affirmeront que
cette fête est maintenant trop touristique et artificielle, allez-y et
faites-vous votre propre avis ! Je vous conseille d’y aller déguiser pour
avoir l’impression de prendre part totalement aux festivités. Déambuler dans les rues de Venise, le long
des canaux, croiser des gens costumés
procure une impression fantastique, surnaturelle et mystérieuse qu’il
est plaisant d’expérimenter.
Si vous voulez en savoir plus, n’hésitez pas à vous rendre
sur ces sites :
·
http://www.e-venise.com/histoire_carnaval_venise_masques.htm
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